Après beaucoup de questionnements sur le métier de modèle pro, on est allé discuter avec Eden Long.
Depuis quand travailles-tu en tant que modèle?
Je travail en tant que “modèle pro” depuis maintenant 2 ans.
Comment cela a-t-il commencé?
Ça a commencé par hasard, ce n’était vraiment pas mon métier de prédilection. Je voulais être tatoueuse, je travaillais en tant qu’apprentis dans un salon de tatouage à Toulon. Une pote a moi me prenait en photo de temps temps avec un appareil plutôt sympa que lui avaient offert ses parents, on se faisait des petites sessions comme ça pour apprendre à le manier et du coup de temps en temps il m’arrivait de poster des portraits cool sur insta. Puis on m’a démarché pour faire de la figuration dans des films, j’étais pas contre et mon patron de l’époque était hyper clément là-dessus donc je m’y suis tenté. je suis de nature très sociable et assez extravertie selon mes moods, je parlais à tout le monde ahaha une puce ambulante, j’ai fini par me faire pas mal de contact, on me rappelait pour faire des silhouettes parlantes, petit rôle par-ci-par là. Un jour sur un plateau un photographe est venue me voir pour me proposer d’intégrer une agence, il m’a balancé la dedans et contre toute attente j’ai été prise. Je ne suis ni grande ni, ni vraiment “mince” et je n’ai pas un visage de poupée comme ceux qu’avaient les mannequins dans ma tête donc je ne comprenais pas vraiment ce que je venais faire ici.
Quelles étaient tes ambitions lorsque tu as commencé?
Lorsque j’ai commencé mes ambitions était d’avoir de la tune tout simplement (rire) je voulais m’acheter une nouvelle machine pour tatouer et me payer le permis de conduire. Je trouvais aussi ça intéressant car je ne savais vraiment pas poser. Je suis remplie de mimique au quotidien et ça rend pas terrible en photo je peux te le dire (rire) et puis je ne savais pas quoi faire de mon corps, mes bras et cetera. J’étais très mal à l’aise quand l’attention était focalisée sur moi. Donc je le prenais un peu comme un défi, surtout que je m’étais pris d’une réelle passion pour l’acting donc j’avais envie d’être le plus à l’aise possible devant un objectif pour la suite.
A quoi ressemblait ta vision de ce métier ?
J’avais une vision hyper étriquée de ce métier, pour moi les mannequins n’étaient que des grande perche narcissiques , avec une cervelle d’huître, passant leur temps à vomir les 3 graines de quinoa qu’elles avaient mangées en 2 jours. Après être ” rentrée” dans le métier si on peut dire hein parce que je suis clairement pas Bella Hadid (rire) je me suis rendu compte que ce n’étais tellement pas le cas ! La plupart des mannequins sont des filles très cultivées, avec la tête sur les épaules et capables d’assumer des études ou un job secondaire à côté. C’est un travail où il faut être assez “couillu” ! Personnellement pendant que j’étais au lycée je partais faire mes casting en stop à l’autre bout de la France parce que je n’avais pas un sou pour le train ! En tout cas quand on vient du sud comme moi c’est une galère aha. Et au niveau de mes préjugés alimentaires ils se sont avéré plutôt fake aussi (rire) je pense que cette mode de la “maigreur” est en train de s’estomper bien qu’on m’ai souvent dit que j’étais trop grosse mais bon ça m’est totalement égal, je ne suis pas mannequin défilé donc je n’ai pas vraiment les restrictions alimentaires, je m’entretiens juste en faisant du sport mais je me fais carrément plaisir .
Es tu parfois en contradiction avec les marques pour lesquelles tu travailles?
Oui on peut plus ou moins dire que je suis souvent en contradiction avec les marques pour lesquelles je travaille étant donné que ça m’est rarement arrivé de shooter avec une marque qui représente vraiment “mon style” et “ma direction artistique”. C’est pour ça que je fais des collabs de temps à autre, pour avoir des photos qui me ressemblent.
Comment choisis-tu tes contrats?
Je choisis mes contrats en fonction du mood board, de la rémunération et du lieu. Si le projet est vraiment magnifique, bien construit, dans un pays génial je suis moins exigeante sur la rémunération que si c’est un projet banal que je pourrais être amenée à faire mille fois.
Y a-t-il des créateur pour lesquels tu meures d’envie de bosser? (Bien entendu qui et pourquoi?)
J’ai pas vraiment de marque de prédilection mais pour sa direction artistique je dirais Jacquemus. Ce qui me brancherait surtout ce serait de faire une couv de magazine type Numéro ou l’officiel avec un style hyper asymétrique et excentrique. ou sinon une pub parfum Chanel voilà si on est vraiment dans une utopie profonde.
Est-ce que tu trouves qu’il y a une différence dans la manière dont sont traités les mannequins hommes par rapport aux mannequins femmes ?
Je pense que c’est plus facile d’entrée dans le milieu lorsqu’on est une femme, car on est beaucoup sollicité par les photographes sur les réseaux ( plus ou moins bien intentionné).
On t’a aperçu dans l’un des clips de Tsew, hasard ou réel ambition?
Pour le clip de Tsew c’est un directeur de casting (Bruno casting) qui m’a mis dessus, je suis arrivée sur le tournage sans connaître ses sons et ça a été une découverte hyper cool ! aussi bien artistiquement que personnellement. Toute l’équipe était géniale.
Comment construis-tu ta carrière?
Je suis totalement bordélique dans le métier. Des fois j’arrête net parce que je veux même mettre exclusivement à l’acting histoire d’avancer un peu puis d’un coup je m’y remets à fond selon le mood. Mais globalement je laisse les marques ou agences me contacter et je trie ce qui me tente ou non.
Comment gère-tu ton image? Fais-tu attention à l’ensemble de tes posts, storys ?
Oui je fais plutôt attention à mes posts et mes story. Avant mon insta était rempli de photos de mes potes qui faisaient n’importe quoi en soirée, ou des situations gênantes. Souvent des posts très drôle d’ailleurs, ça me manque un peu je vais me faire un compte perso car celui ci est plutôt considéré comme un Book pour être visible
Ce « monde » est-il aussi impitoyable qu’on le laisse entendre?
Je fais attention oui à ne pas trop bouger physiquement histoire que ça ne soit pas de ma publicité mensongère quand j’arrive sur un shoot (rire) mais si l’envie me prend d’essayer de nouvelle chose physiquement je n’hésiterai pas si ça m’aide à me sentir mieux dans ma peau !
Fais-tu attention à ce qu’on physique ne bouge pas? Poids, coiffure, maquillage ?
Je fais attention oui à ne pas trop bouger physiquement histoire que ça ne soit pas de ma publicité mensongère quand j’arrive sur un shoot (rire) mais si l’envie me prend d’essayer de nouvelle chose physiquement je n’hésiterai pas si ça m’aide à me sentir mieux dans ma peau !
Que penses-tu de la beauté relativement conformiste représentée de manière abondante sur les R.S, dans la pub?
Les réseaux sociaux sont hyper complexants, tout le monde se montre sous son bon angle, maquillé, retouché, botoxé. Rien n’est vrai, il faut vraiment en avoir conscience pour ne pas déprimer. Je trouve que le côté conformiste est un peu dépassé en plus ça, personnellement ça m’interpelle bien plus des personnes expressives et imparfaites, ça donne envie d’en connaître plus sur la marque par exemple.
Veux-tu perdurer dans ce métier?
Je pense perdurer encore quelque temps dans métier, mais plutôt en a côté. l’avantage c’est que je suis bien rémunérée, je peux me permettre de choisir mes contrats et d’avoir du temps libre pour bosser sur d’autre projets plus stimulant pour moi comme la comédie.
Quelle était la grande inspiration de ton enfance/adolescence pour te porter vers ce métier?
Et pour finir j’avais des inspirations comme Cara Delevigne, Georgia May Jagger, Nathalie Portman ou Eva Green, genre carrément charismatique (rire).