C’est fait, Ciela vient d’être lancé(e) à la vitesse d’un bobsleigh dont l’inertie n’est pas prête de cesser. Pour savoir où en est une personne dans sa vie, demandez-lui à quel moment elle a écouté Ciela, vous obtiendrez bien d’avantage qu’avec toute autre question sur son intimité.
De sa carrière, Dioscures n’aura ouvert la bouche que pour délivrer un certain idéal de la musique. Le quidam l’ignore, mais il est à l’origine de nombreux succès, d’estime et de chiffres. Pendant que le froid transforme les passants en dragon crachant de la vapeur d’eau, Ciela parvient à réchauffer ces temps troubles. Dans une autre vie, on pourrait presque espérer flâner dans les rues, le 9 titres dans les oreilles et en avoir la conviction : cette nuit, je le sais, il va se passer quelque chose. Car c’est cela et rien d’autre que provoque la musique du producteur : quelque chose. Il n’y a peut-être rien de plus terrible que de tenter de mettre des mots sur une sensation, car à peine avons-nous entamé cette réflexion, que la dite sensation s’en est allé pour laissé place à une piètre forme intellectuelle.
C’est l’unique projet de sa courte carrière, à l’instar de la fée Ciela ou de Mélusine, l’envoûtement est total. Titre après titre, entre entrée au paradis et descente aux enfers, chaque morceau est à sa place. Une dimension divine occupe la track list, comme une pesanteur. Avec une liste d’invités impressionnants : Alice Martinova, Dame Civile, Wit, Laylow, TamTam, Mingo, Madd et Sofiane Pamart, Dioscures s’entoure des meilleurs
Bien entendu l’attention s’est concentré sur le titre avec Laylow – CINÉ CLUB -. Les communautés du duo attendaient éminemment ce titre, peut-être le dernier d’une longue collaboration. Dans la mythologie grecque, Dioscures est le nom donné à Castor et Pollux, deux jumeaux, deux fils de Zeus. Portants très tôt les armes, ils apparaissent rapidement comme des saveurs de cités. L’une de leur manifestation physique est le Feu Saint-Elme. Lorsqu’un champ électrique se retrouve à proximité d’un conducteur suffisamment fort pour provoquer une décharge dans l’air et ainsi stimuler ses molécules, s’émet alors un faisceau lumineux. Cette lueur, c’est celle que provoque l’alchimie musicale qui découle ce duo, et qui peut-être, aura découlée pour la toute dernière fois.
L’un des aspects fondamental de Ciela est le temps. Le temps accordé à chaque titre. Un véritable travail de respiration autour de sa composition a été mis en œuvre, lui délivrant une finalité encore plus encrée et percutante que toutes autres. L’un des meilleurs producteurs francophones terminerait donc sa carrière sur un coup d’état, mais il n’en sera peut-être rien, car un mélomane a toujours une bonne raison de composer.