Aujourd’hui on prend quelques minutes pour vous parler du Caravage et de ses derniers secrets. Le Caravage, c’est un peintre italien du XVIIe siècle (1571-1610), de son vrai nom Michealangelo Merisi.
Ce qui va aujourd’hui nous intéresser, c’est les tableaux de lui qu’on découvre encore.
1 – La première histoire est celle d’un tableau retrouver dans un grenier à Toulouse. En 2014, une famille retrouve une toile poussiéreuse, très vite le tableau fait parler de lui car il serait attribué au Caravage.
Estimé à plus de 120 millions de dollars, les questions sur son authenticité fusent, le monde de l’art est divisé. Des grands noms de l’expertise attribue ce tableau à Louis Finson ou encore détermine le commencement du tableau au Caravage et son achèvement à Finson. Des débats d’une infinie complexité son mené pour déterminer son authenticité. Jusqu’à présent le tableau lui est encore attribué.
Mais les histoires autour du Caravage ne s’arrêtent pas là.
2/3 – Des passionnés possèdent depuis les années 1990, deux tableaux inédits du Caravage. Le maitre italien a peint entre 100 et 150 toiles. Elles sont exposées à la galerie Borghèse de Rome, au musée du Prado à Madrid, au Metropolitan Museum of arts à New-York, mais deux sont eux dans le Vaucluse. Christian Morand (le propriétaire) savait depuis longtemps maintenant que les deux tableaux qu’il possédait représentaient Saint Jérôme et Saint Sébastien, attribué encore une fois à notre Finson, mais des experts avaient dit à Morand que les tableaux étaient sans doutes d’un peintre actif à Naples au début du XVIIe.
Les toiles sont alors soumises à des radiographie étudiants les différentes couches de peinture, à l’IRM, aux rayons X. Une série d’analyse qui déterminent l’âge des pigments, l’ancienneté de la toile, les changements opérés lors des différentes restaurations. Mais ces démarches scientifiques ne suffisent pas : comment être sûrs qu’il ne s’agit pas d’une copie ? L’Histoire va nous répondre.
Dans un musée marseillais qui consacre une exposition à la peinture en Provence au XVIIe, Morand est absorbé par ces toiles presque dénuées de couleurs, et par leur histoire. Il découvre alors Peiresc, personnage fascinant, ami de Galilée et de Rubens, instigateur du caravagisme en Provence et ancien propriétaire de ces œuvres. Treize ans plus tard, les deux tableaux sont vendus aux enchères en Avignon. Christian Morand tente de convaincre les musées de Marseille de les acquérir mais ceux-ci déclinent, pour des questions de budget. Avec son épouse, Véronique Valton, il se rend à la vente, tente de surenchérir mais abandonne vite.
En 1992 les Morand au détour d’une ballade passe devant la vitrine d’un marchand d’art et il reconnaît les deux tableaux. Il entre dans la boutique et explique au vendeur son lien avec les oeuvres, le marchand finit par lui dire : “Vous avez raison, cela fait partie de notre histoire, c’est le début du caravagisme en Provence. Partez avec ces tableaux, ils sont faits pour vous. Vous me donnerez chaque mois ce que vous pouvez.” Il pose une condition : pouvoir venir les observer quand il le souhaite. Saint-Jérôme et Saint-Sébastien sont ensuite accrochés dans le salon de l’appartement des Morand.
En juillet, la famille Morand présentera au public son enquête et les deux toiles. Elle racontera l’histoire de Caravage, mort en 1610, alors qu’il tente de regagner Rome. Le peintre était exilé à Naples après avoir tué un homme. Il a voyagé avec des tableaux, disparus quand on retrouve son corps. Les espions du pape s’aperçoivent que c’est un collectionneur romain qui les a en sa possession. Elles passeraient ensuite des mains du collectionneur à Finson puis à Peiresc . A sa mort, Peiresc demandera à ce que la peinture du pardon et de Saint-Sébastien soient exposés de part et d’autre de son tombeau. Des centaines d’années plus tard, ses descendants décident de les vendre aux enchères, pensant que ces deux toiles sont de simples tableaux inspirés du Caravage, aujourd’hui authentifié et estimé de centaines de millions. Mais les Morand conservent précieusement les tableaux et les expose régulièrement.
Au moment de son décès, Caravage possédait 5 tableaux, Finson récupère les 5 et les emmènera en Provence, il en reste donc encore 3 à découvrir….