Britney Spears, Nirvana, Radiohead, Wu-Tang Clan, Oasis, Dr. Dre, Pavement, Twin Peaks, Les Simpsons, Freaks & Geeks, Seinfeld, X-Files, Friends, Buffy, Le Prince de Bel-Air, Club Dorothée, la Coupe du Monde 98, les Chicago Bulls de Jordan, Nike, Chirac, Windows, la Nintendo 64, le grunge et autres joyeusetés. Les années 90 eurent du très bon. Mais c’était toujours mieux au cinéma.
1/ GOODFELLAS – MARTIN SCORSESE (1990)
Choisir un numéro 1 est un crève-cœur. Mais c’est le jeu et donc c’est ce chef-d’œuvre qui est choisi. Un classique absolu, une maestria narrative qui fascine encore aujourd’hui, une influence pour tout cinéaste, un modèle de scénario et de dramaturgie, une chorégraphie virtuose sur la mantra scorsesienne : La voie vaine du crime et l’impossibilité de la rédemption. C’est parfait et chaque revisionnage enfonce le clou.
2/ HEAT – MICHAEL MANN (1995)
Le chef-d’œuvre HEAT de l’immense Michael Mann m’a mis les larmes. Je l’ai vu comme tout cinéphile, à l’adolescence, attiré par l’aura de ce dernier. J’en avais retiré une grande satisfaction, principalement grâce à ses superbes scènes d’actions, ses magnétiques performances d’acteurs et cette esthétique bleutée divine. En le revoyant, quelque chose m’a bouleversé. Cette écriture qui permet aux hommes, à ses héros masculins de se laisser dépasser, submerger, couler par une chimère qui se mue en profonde et intense solitude. Je n’avais pas vu à quel point HEAT irradiait de beauté romantique, de sensibilité et d’intense mélancolie. Je crois que c’est cette écriture qui me donne espoir, celle de voir des hommes espérer un ailleurs serein, enfin ; de s’aimer dans le labeur, de se respecter les uns les autres dans la dignité et l’honneur et surtout, dans un dernier souffle, de se tenir la main. C’était beau à en pleurer.
3/ SUR LA ROUTE DE MADISON – CLINT EATSWOOD (1995)
Cœur brisé. La meilleure séquence de l’Histoire du cinéma tout simplement. Le maître Eastwood arrive en un enchaînement parfait de plans à nous décimer. Un rétroviseur, un volant, une chaîne, un clignotant, une porte de voiture, la pluie. C’est prodigieux de simplicité et pourtant, tout se joue. Une romance brillante et inoubliable.
4/ VAL ABRAHAM – MANOEL DE OLIVEIRA (1993)
Le chef-d’œuvre du cinéma portugais ? Très probablement. Le maître transpose Madame Bovary dans un Portugal contemporain et y apporte toute sa malice et son intelligence. Le beau spleen irradie cette splendeur. Flaubert cité, magnifié. Du cinéma qui laisse sans voix.
5/ EYES WIDE SHUT – STANLEY KUBRICK (1999)
L’ultime film de Kubrick est un choc. Le genre de films dont on se demande si on ne les a pas rêvé tant ils redéfinissent tout. Une exploration obsédante sur le couple, le désir et le sexe.
6/ BOOGIE NIGHTS – PAUL THOMAS ANDERSON (1997)
Un drame épique sur l’Âge d’or du porno. PTA, le jeune prodige américain, réalise cette superbe audace en étant aussi sérieux qu’espiègle avec son matériau. En résulte un magnifique film sur l’ascension et la chute d’une pornstar, une étude fascinante d’une époque où tout restait à faire, et l’œil toujours aiguisé sur le rêve américain empoisonné. Très inspiré par Scorsese et Altman, PTA devient très grand à cet instant précis.
7/ LE GOÛT DE LA CERISE – ABBAS KIAROSTAMI (1997)
Palme d’Or 1997, l’un des cinéastes les plus importants de sa génération réalise cette perle existentielle d’un homme qui souhaite se suicider et être enterré après son acte. En résulte en road-movie brillant, bouillonnant intellectuellement et très émouvant. Comme d’habitude, c’est la route chez ce cinéaste qui libère la parole.
8/ RESERVOIR DOGS et PULP FICTION – QUENTIN TARANTINO (1991/1994)
Bah oui. C’est évident, je sais, mais comme tout film entré dans la pop culture, on oublie souvent les qualités de ceux-ci et de pourquoi ils sont si aimés, si réussis. Palme d’Or 1994, Pulp Fiction fait l’effet d’un séisme par sa structure, sa narration et son ampleur folle. Un film euphorique, excitant et jouissif. Souvent imité, jamais égalé. Reservoir Dogs est un modèle de concept de petit malin élevé au rang d’art.
9/ LA CEREMONIE – CLAUDE CHABROL (1995)
Un film diabolique et remarquable. Un pur thriller punk, anti-bourgeois, méchant et sans concessions. La France sait faire et le maître Chabrol frappe très fort.
10/ JFK – OLIVER STONE (1991)
Ebouriffant. On est complètement dans la folie conspirationniste et Stone se fait un malin plaisir à multiplier les possibles narratifs pour l’un des assassinats les plus marquants de l’Histoire récente. Un film qui vous prend à la gorge, hypnotise, effraie, vous donne envie de vous plonger dans les dossiers de la CIA et trouver LA réponse. Magistral.
11/ SHORT CUTS – ROBERT ALTMAN (1993)
Le papa du film choral. Des vies qui se croisent, se mêlent, s’entremêlent, se déchirent, s’aiment, se tuent… Grandiose.
12/ LA COMEDIE DE DIEU – JOAO CESAR MONTEIRO (1996)
Jean de Dieu est un roi dans son monde hédoniste, dandy et épicurien. Un royaume de glaces, de sexe et de collection de poils pubiens. C’est excentrique, fou, délirant, scabreux, blasphématoire et bourré d’un cinéma libre comme on en fait plus. Unique.
13/ UNDERGROUND – EMIR KUSTURICA (1995)
Un film complètement fou à la mise en scène virevoltante. Une histoire sur plusieurs décennies à l’ambition dantesque. On en sort épuisé mais ébahi par le geste furieux et plein de cinéma de ce cinéaste serbe. Palme d’Or 1995.
14/ CARLITO’S WAY – BRIAN DE PALMA (1993)
Un film sublime à la mise en scène parfaite, véritable chant cinématographique. Du cœur, du romantisme et de la tragédie pour l’un des films les plus marquants du génial cinéaste.
En bonus du même cinéaste : MISSION IMPOSSIBLE (1996). Si la saga est devenue bigger than life, le 1er reste un petit chef-d’œuvre de mise en scène du faux, de l’illusion et de l’écran.
15/ CURE – KIYOSHI KUROSAWA (1997)
Chef-d’œuvre d’effroi et d’angoisse, le nec plus ultra de la nouvelle vague japonaise, un must du thriller débordant de mystère. A découvrir d’urgence.
16/ MALCOLM X et JUNGLE FEVER – SPIKE LEE (1992/1991)
Un film qui assoit Spike Lee comme l’un des plus grands metteurs de scène du 7ème Art. Un anti-biopic virtuose et sensationnel, un voyage épique forcément politique, passionnant et bouleversant.
17/ CASINO et A TOMBEAU OUVERT – MARTIN SCORSESE (1995/1999)
Nouvelle pièce maîtresse du maestro, sœur des Affranchis ô combien somptueuse et captivante, Casino est un nouveau tour de force esthétique et narratif.
Cette nouvelle variation autour de l’obsession est cruellement sous-estimée, un Ambulance Driver halluciné, une nuit interminable et miné de zombies miséreux. A revoir pour prouver à qui l’a oublié que Nicolas Cage peut être très grand.
18/ THE MISSION – JOHNNIE TO (1999)
Une séquence de tension et d’action hallucinante. THE MISSION n’est pas que cela, Johnnie To excelle également dans ses moments de respiration. Superbe polar, mise en scène au cordeau, fraternité romantique. Quel cinéaste.
19/ SCREAM – WES CRAVEN (1996)
La séquence inaugurale est parfaite. Juste parfaite. Wes Craven est un immense cinéaste de l’horreur, il dynamite le genre avec cette réflexion méta aussi fun qu’ultra violente, mettant en abyme ses personnages et son propre cinéma dans un cocktail illustre. Une influence majeure.
20/ LITTLE ODESSA – JAMES GRAY (1994)
1er long de James Gray et 1ère claque. Un drame familial renversant de beauté au souffle épique et à la mise en scène en état de grâce. L’imagerie et le symbolisme d’un pur amoureux de cinéma.
21/ THE KING OF NEW YORK – ABEL FERRARA (1990)
22/ CARO DIARIO et APRILE – NANNI MORETTI (1993/1998)
23/ LES AMANTS DU PONT NEUF – LEOS CARAX (1991)
24/ LE SIXIEME SENS – M. NIGHT SHYAMALAN (1999)
25/ PERFECT BLUE – SATOSHI KON (1998)
26/ SE7EN – DAVID FINCHER (1995)
27/ TWIN PEAKS FIRE WALK WITH ME et THE STRAIGHT STORY – DAVID LYNCH (1992/1999)
28/ THE THIN RED LINE – TERRENCE MALICK (1998)
29/ UNE BELLE JOURNEE D’ETE – EDWARD YANG (1991)
30/ SAFE – TODD HAYNES (1995)
31/ LESSONS OF DARKNESS – WERNER HERZOG (1992)
33/ AMERICAN BEAUTY – SAM MENDES (1999)
34/ STRANGE DAYS – KATHRYN BIGELOW (1995)
35/ MAGNOLIA – PAUL THOMAS ANDERSON (1999)
36/ LES IDIOTS – LARS VON TRIER (1998)
37/ BLEU et ROUGE – KRZYSZTOF KIESLOWKI (1993/1994)
38/ XIAO WU, ARTISAN PICKPOCKET – JIA ZHANG-KE (1997)
39/ CHUNGKING EXPRESS – WONG KAR WAI (1994)
40/ NAKED – MIKE LEIGH (1993)
41/ MY OWN PRIVATE IDAHO – GUS VAN SANT (1991)
42/ LONE STAR – JOHN SAYLES (1996)
43/ ADIEU MA CONCUBINE – CHEN KAIGE (1993)
44/ BASIC INSTINCT et SHOWGIRLS – PAUL VERHOEVEN (1992/1995)
45/ THE LONG DAY CLOSES – TERENCE DAVIES (1992)
46/ HOOP DREAMS – STEVE JAMES (1994)
47/ GUMMO – HARMONY KORINE (1997)
48/ ROSETTA – LES FRERES DARDENNE (1999)
49/ UN INSTANT D’INNOCENCE – MOHSEN MAKHMALBAF (1997)
50/ TRAVOLTA ET MOI – PATRICIA MAZUY (1993)
51/ TERMINATOR 2 – JAMES CAMERON (1991)
52/ DEAD MAN et GHOST DOG – JIM JARMUSCH (1995/1999)
53/ THE BLADE – TSUI HARK (1995)
54/ AUDITION – TAKASHI MIIKE (1999)
55/ THE IRON GIANT – BRAD BIRD (1999)
56/ BEFORE SUNRISE – RICHARD LINKLATER (1995)
57/ BOTTLE ROCKET – WES ANDERSON (1996)
58/ EXISTENZ – DAVID CRONENBERG (1999)
59/ BREAKING THE WAVES – LARS VON TRIER (1996)
60/ SAILOR ET LULA et LOST HIGHWAY – DAVID LYNCH (1990/1997)
61/ ET LA VIE CONTINUE et AU TRAVERS DES OLIVIERS – ABBAS KIAROSTAMI (1992/1994)
62/ TOTAL RECALL et STARSHIP TROOPERS – PAUL VERHOEVEN (1990/1997)
63/ VELVET GOLDMINE – TODD HAYNES (1998)
64/ FESTEN – THOMAS VINTERBERG (1998)
65/ UNFORGIVEN- CLINT EASTWOOD (1992)
66/ THE PLAYER – ROBERT ALTMAN (1992)
67/ CRUMB – TERRY ZWIGOFF (1995)
68/ CLOSE UP et LE VENT NOUS EMPORTERA – ABBAS KIAROSTAMI (1990/1999)
69/ NOUVELLE VAGUE et JE VOUS SALUE SARAJEVO – JEAN LUC GODARD (1990)
70/ LES CENDRES DU TEMPS – WONG KAR WAI (1994)
71/ EPOUSES ET CONCUBINES – ZHANG YIMOU (1991)
72/ VIVE L’AMOUR – TSAI MING LIANG (1994)
73/ HANA BI et SONATINE – TAKESHI KITANO (1997)
74/ IN THE MOUTH OF MADNESS – JOHN CARPENTER (1995)
75/ FUNNY GAMES – MICHAEL HANEKE (1997)
76/ VORACE – ANTONIA BIRD (1999)
77/ VIRGIN SUICIDES – SOFIA COPPOLA (1999)
78/ THE PIANO – JANE CAMPION (1993)
79/ DAZED & CONFUSED – RICHARD LINKLATER (1993)
80/ THE NAKED LUNCH et CRASH – DAVID CRONENBERG (1991/1996)
81/ LUNES DE FIEL – ROMAN POLANSKI (1992)
82/ KHROUSTALIOV, MA VOITURE – ALEXEI GUERMAN (1999)
83/ A TOUTE EPREUVE – JOHN WOO (1992)
84/ LA VIE DE JESUS et L’HUMANITE – BRUNO DUMONT (1997/1999)
85/ THE SHAWSHANK REDEMPTION – FRANK DARABONT (1994)
86/ THE FUNERAL et NEW ROSE HOTEL – ABEL FERRARA (1996/1998)
87/ THE GODFATHER III – FRANCIS FORD COPPOLA (1990)
88/ MATRIX – LES SOEURS WACHOWSKI (1999)
89/ THREE KINGS – DAVID O. RUSSELL (1999)
90/ TOUT SUR MA MERE – PEDRO ALMODOVAR (1999)
91/ LA LISTE DE SCHINDLER – STEVEN SPIELBERG (1993)
92/ HAPPINESS – TODD SOLONDZ (1997)
93/ LES FLEURS DE SHANGHAI – HOU HSIAO HSIEN (1998)
94/ FIGHT CLUB – DAVID FINCHER (1999)
95/ KINGPIN – LES FRERES FARRELLY (1996)
96/ LE SONGE DE LA LUMIERE – VICTOR ERICE (1992)
97/ THE SILENCE OF THE LAMBS – JONATHAN DEMME (1994)
98/ FARGO – LES FRERES COEN (1996)
99/ VAN GOGH – MAURICE PIALAT (1991)
100/ PORCO ROSSO et PRINCESSE MONONOKE – HAYAO MIYAZAKI (1992/1997)
D’autres films furent douloureusement écartés et auraient mérité d’être présents. Ici une liste de méritants ou de films réputés : Satantango, The Sweat Hereafter, When we were kings, The River, The Hole, Goodbye South Goodbye, Edward aux mains d’argent, The Truman Show, Non ou la vaine de gloire de commander, Dreams, Barton Fink, Miller’s Crossing, Maris et Femmes, Bad Lieutenant, Mr. Butterfly, J’ai pas sommeil, Ed Wood, Volte/Face, Ossos, Jackie Brown, Titanic, Comment je me suis disputé ma vie sexuelle, A la poursuite d’octobre rouge, Usual Suspects, L.A Confidential, Roger & Me, Ice Storm, Un jour sans fin, La fille aux allumettes, Mère & Fils, Méprise Multiple, Révélations, Thelma & Louise, Will Hunting…