Aucun mensonge, pas de romance, vérité, vérité… Moïse a traversé l’enfer, la mer, pour être présent aujourd’hui. Je crois que ça lui tenait vraiment à cœur. Le Prince est toujours parmi nous. Et son âme, endolorie, a pas mal d’histoires à vous raconterAucun mensonge, pas de romance. Vérité, vérité… Moussa a traversé la mer, traversé l’enfer. Pour être présent, là, maintenant. Et son cœur, endolori, a pas mal de choses à vous dire. Aucun mensonge, aucune romance.
Voici les mots d’Arthur Teboul, chanteur de Feu! Chatterton, qui ouvre le 14 titres de Moussa, aka Prince Waly. Aucun mensonge, pas de romance, voilà ce qui nous attend sur le nouvel opus d’un homme qui se présente à nous comme un survivant, ayant traversé tempêtes et déserts, et qui se dresse devant nous 3 années après Boyz, qui marquait l’ascension stoppée de l’un des conquérants du rap français.
Le temps perdu, le temps à rattraper, voilà ce après quoi le Prince va courir auprès de cet opus. Ayant quitté la musique en jeune homme et revenant aujourd’hui en adulte, le rappeur nous conte la longue épopée qui fût sa tragédie personnelle, mais qui, dans ce qu’elle a de plus terrible, l’a accompagné dans une ascension composée de rimes, de musicalité, d’écriture. L’épilogue d’un malheur peut parfois se conjuguer et émerger comme une élévation, dictée par la survie. Moussa nous ouvre les portes de sa propre résurrection musicale, l’ôde à la vie, l’ôde à sa vie.
Chaque titre, chaque couplet, délivre une idée, un concept, une imagerie. Pensé presque comme un long-métrage, chaque chanson développe une sensibilité cinématographique en nous. Là où il était anciennement performant dans la forme la plus iconique qu’il se faisait du rap, alliant flow, rimes et figures de style, Prince Waly parvient désormais à y allier le fond. En devenant touchant, confident, on en apprend aujourd’hui plus sur les siens, sur sa famille, ses amis, et celle qu’il aime. Là où précédemment le storytelling auquel l’artiste faisait appel racontait des histoires, c’est désormais la sienne à laquelle on a le droit, et ce n’est pas pour nous déplaire. La frontière avec la fiction est encore mince, mais se résorbe petit à petit pour laisser apparaître de l’introspection, enfin.
Nous ne la nommerons pas ici, mais tout bon auditeur qui se respecte l’aura reconnu. Elle, il le disait dans le Code chez Mehdi Maizi, lui a littéralement sauvé la vie, et au-delà de leur histoire personnelle, il lui rend en musique. Le titre Moussa, présent sur son album à elle, revient comme une interlude de son projet à lui. Ce titre symboliserait presque la bande originale qui compose le film de leur histoire. Un moment d’apaisement, une bulle parfaite, au milieu d’un film de guerre. La romance non, mais l’amour oui. Un sujet prédominant dans Moussa. Comme une évidence, comme le sentiment qui fera émerger une grande partie de sa créativité musicale.
La guerre, au sens figuré, est l’une des autres composantes de Moussa. La guerre, c’est tout le passé qu’il a enfoui pendant toutes ces années. Et ce passé, il l’exterorise sur ces 14 titres. La particularité de Waly ? Qu’il se dévoile, mais toujours avec pudeur, trouvant l’entre-deux parfait entre se livrer et conserver une part de secret. Mais avec une valeur morale qui prédomine toutes les autres : vérité, vérité…