Le 19 avril dernier, alors que chacun était confiné chez soi, sortait le premier épisode de The Last Dance, la série documentaire événement revenant sur l’incroyable carrière de l’homme considéré par l’ancien ailier des Chicago Bulls, Scottie Pippen, comme étant « le meilleur joueur de basket au monde », l’immense Michael Jordan. De ses débuts en 1984 jusqu’à son dernier match en 1998, la série documentaire réalisée par Jason Hehir et co-produit par Netffix et ESPN nous emmène au plus profond de la carrière du sportif.
Entre nostalgies, plus belles séquences de NBA, esprit sportif, compétitivité sans relâche, les 10 épisodes de The Last Dance nous font (re)vivre une page de sport immensément importante. Certains sont allé jusqu’à parler du phénomène culturel du printemps 2020. Avec une année sans saison de NBA, sans Euro ou encore Rolland-Garos, le documentaire nous plonge (20 ans après) dans les souvenirs du plus grand basketteur de tous les temps.
“ J’adore The Last Dance comme substitut aux compétitions sportives, et comme trip de nostalgie culturelle intense” Nate Chimen
Un moment inter-générationel
Ayant connu ou non M-J sur un terrain, chaque génération apprécie la série, à la fois chez les fans de NBA mais aussi chez les profanes. Au de là du terrain, le documentaire revient également sur les émergences culturelles, l’émergence d’une attitude, d’une posture, d’un style, et de ce sport devenu une véritable référence dans le monde dans ces années 1990. On découvre ou re découvre une icône qui va bien au de là du sport, là ou la phrase Be Like Mike va prendre tout son sens. Pas d’hagiographie à rallonge, pas d’anthologie de dunks et trois points. Jordan, qui aurait refusé qu’on tourne ses interviews chez lui, est confronté à des images d’archives prenantes, des moments compliqués dans sa carrière de capitaine, jusqu’à ses zones d’ombre. En effet on nous montre de très nombreuses scènes du « tyran Micheal », comme il le répète souvent au fil des dix heures de la série « ici c’est la guerre, si tu veux ta place dans l’équipe tu dois la mériter ». En effet, il harcèlera ses coéquipiers pour qu’ils se donnent à 110%, pour qu’ils dépassent leur niveau de jeu, leurs conditions physique.
La construction d’une équipe légendaire
La qualité du documentaire se retrouve aussi ici, la personnalité des joueurs de l’équipe.De Pippen à Rodman jusqu’à Jackson ils possèdent tous une personnalité hors norme. Le réalisateur Jason Hehir revient vraiment en détail sur la construction du groupe, ou comment l’une des équipes les moins côtés de la NBA est devenue la meilleure au monde, allant jusqu’à remporter 6 titres en 7 ans. L’importance du coach, de sa vision du jeu, de sa fameuse attaque en triangle à la construction d’une véritable relation personnelle avec chacun des joueurs : tout est très bien représenté. La volonté de Phil Jackson était de faire intégrer à Jordan l’importance de jouer avec ses coéquipiers si il veut remporter le titre de NBA. Les Bulls établissent un record avec 61 victoires, passent les play-offs et remportent le titre en seulement 5 matchs face aux Lakers de Los Angeles menés par monsieur Magic Johnson. Cette année-là, M-J sera nommé meilleur joueur de la saison et meilleur jour des finales en plus du titre de meilleur marqueur. Deux années plus tard, ils remportent leur troisième titre consécutif, ce qu’aucune équipe n’avait fait depuis les Celtics en 1960.
Les focus :
La série documentaire revient aussi en détail sur les autres membres de l’équipe :
Dennis Rodman: épisode 3
Considéré comme l’un des meilleurs défenseurs de NBA, un homme au Life-style particulier mais qui ne sera pas sanctionné pour ses entrainements manqués au vu de son niveau incroyable.
Scottie Pippen : épssiode 2 et 7
Un talent brut, que se soit en défense ou en attaque il développe une condition hors norme. Élu 6ème meilleur intercepteur de NBA, il est aussi l’un des meilleurs défenseurs, le documentaire revient longuement sur son importance , sa persévérance, et la façon dont il portera l’équipe au premier départ de Michael.
Jerry Krause épisode 1 et 2
Accusé d’avoir anéanti les possibilités de réaliser une 7ème victoire du titre de NBA, il est immensément critiqué par les fans. Mais on ne peut nier et le documentaire le représente bien, qu’il est fait beaucoup pour l’équipe en tant que recruteur. Pippen ne manquera pas de saluer son travail.
Phil Jackson épisode 4 :
On pourrait presque dire qu’il est le meilleur entraineur de l’Histoire de la NBA avec l’obtention de 6 titres en 7 ans avec les Bulls et 5 avec les Lakers. Unanimement respecté par les joueurs, il porte loin les équipes.
Steve Kerr épisode 9
Intervenant tout au long des 10 épisodes on l’entend surtout dans le 9ème, notamment sur son tir gagnant du sixième match de la finale de 1997 contre l’Utah, et il est aussi considéré comme l’un des joueurs rentrant le plus de trois points dans toute l’Histoire de la NBA, rien que ça.
Bien entendu, Jordan et son armée d’avocat ont bien évidemment exercé leurs droits de regard sur le montage final. Beaucoup de zones restent sombres et des désaccords se font ressentir notamment sur les interventions de Steve Kerr, d’autres accusent Jordan de menteur sur certaines déclarations. Mais il n’en demeure pas moins que ce documentaire est un petit bijou d’archives et de témoignages. Très bien construit, à la fois prenant son temps pour expliquer les choses et brillant aussi d’un grand dynamisme, The Last Dance restera probablement le meilleur documentaire sur l’oeuvre du plus grand joueur de basket au monde.