En avril dernier, Routs Wayne sortait son 7 titres NIRVANA . Après un long moment d’absence à la suite de Bonbon Piment drop en 2018, le rappeur désenchanté nous offrait un retour triomphant après 4 ans d’attente : j’ai toujours la flemme mais quand j’sors des sons faut avouer que c’est un délire. La flemme, Routs l’a combattu, un délire, ses titres le sont plus que jamais.
Oscillant parfaitement entre un touchant phrasé poétique et une insolence enfantine, le rappeur nous délivre une proposition pouvant rapidement être redondante si elle n’est pas maîtrisée, heureusement pour nous, c’est totalement le cas avec lui.
Immature est le titre qui ouvre le projet. On pourrait alors facilement l’étiqueter avec ce terme générique, mais par chance, Dan Kiley en a inventé un autre en 1983 : le syndrome de Peter Pan. Bien entendu, celui-ci renvoie au célèbre personnage de fiction et son pays imaginaire. Ce concept ouvre à l’idée qu’un être humain, en âge d’avoir des responsabilités, les refuse totalement, et préfère rester dans le monde de l’enfance, et que, pour rien au monde, il ne souhaiterait devenir un adulte.
Routs Wayne a tout du parfait rappeur, l’attitude, l’écriture, le flow, le vocabulaire, le débit, l’intonation, mais il a ce quelque chose en plus que beaucoup ont perdu ou n’ont jamais eu : une alternance parfaite entre l’enfant et l’adulte. Le nantais construit une certaine forme d’insolence dans son rapport au monde et à autrui. De même, cette nonchalance qu’il entretient, prend forme et se nourrit de l’interface légère et adolescente de sa personnalité.
Proposant une écriture toujours aussi performante, à la fois imagée et personnelle, son utilisation de l’égotrip a une toute autre consonance que celle des autres, elle acquiert un caractère plus solide. C’est ici que toute la dualité commence, Routs parvient à construire des idées dures, brutes, traitant de sujets sociaux, puis la phase d’après il sèche les personnes qui osent encore arborer des cols V.
Déborder de nonchalance et d’insolence n’est pas offert à tout le monde. En effet il est complexe de contrebalancer parfaitement entre ces deux adjectifs. D’autant que du côté du rappeur, on distingue dans son phrasé une facilité déconcertante , que les rimes, le vocabulaire, l’intention, se dessinent rapidement, comme de manière innée.
L’auteur de l’hymne du FC SILMI n’a pas fini de nous surprendre, comme il y a quelques jours avec le titre Exceptionnel aux côtés de Don Max & FullBaz. Un single ensoleillé et haut en couleur, condensé de mélodies, rimes et flows.
Par chance, vous pourrez voir Routs Wayne sur scène le 9 septembre prochain lors de notre carte blanche au Hip Opsession à Transfert (Rezé), d’ici là des inédits seront à la clé… et n’oubliez pas, c’est juste quelqu’un de simple, qui fait des choses exceptionnelles.