La nostalgie est un sentiment que l’on retrouve souvent. Que ce soit à travers un livre retraçant l’histoire du rap français et ses anecdotes (cf. J’étais là de Driver), ou de manière plus subtile avec des styles de musiques émergents reprenant les codes d’hier : l’hyperpop avec la Tecktonik ou la musique d’une artiste comme Jena Lee ; mais également avec l’identité des garage bands des années 2000 que nous retrouvons chez quelques artistes pop-rock.
Le 18 novembre dernier, au moment où les feuilles se décrochent des arbres et que les journées perdent de leur lumière, Apollo Z nous délivre un projet qui plonge dans cette nostalgie des années 2000 avec Des violons & des fleurs. Un projet où cet artiste nantais nous raconte l’histoire d’une romance en cinq morceaux. Plus abouti que son premier projet Mélancolia (sortie en novembre 2021), Apollo Z s’est entouré d’un groupe très intime de beatmakers : Akazera, Nonack, Antoine Masnata et Juxe.
Le morceau Sincère, sorti en septembre 2022, n’empruntait pas forcément la même couleur musicale que Des violons et des fleurs, mais témoignait surtout d’un mot d’ordre : être soi-même. Pour Apollo Z, cette sincérité s’additionne à la volonté de poursuivre ses rêves.Impliqué dans sa musique, on comprend qu’Apollo Z renonce à certains moments comme il le note dans le morceau En boucle : « Quand je suis pas là, je suis au stud’ et je t’entends déjà dire que j’abuse ». Avant de se justifier sur Holidays : « Je sais bien que les gens le disent, alors merde j’y vais à fond. Imagine le jour d’après si je me persuade qu’ils ont raison ». La passion qui l’anime occupe une place particulière dans sa vie ; mais, tout cela a-t-il un prix ?
À cette question, Apollo Z y répond d’abord par le temps ; ce temps qui le rendra absent en installant une distance dans sa relation. Si Apollo Z débute son projet avec le cœur bleu, le dernier morceau, Telecaster, retranscrit l’émotion d’un cœur apaisé. Sur un rythme entraînant et doux, Apollo Z est reconnaissant : « Toutes les fleurs ont fini par faner. Je me cache derrière toi, aucune rose pourra tout effacer […] Alors profite bien, on grandira plus tard. Et si tu crois, alors vas-y faut le faire ». Ce besoin de s’écouter, on l’entend sur la fin du refrain de Telecaster. Être sincère nous met alors face à une certaine vulnérabilité, mais Apollo Z préfère l’utiliser comme une force. Il nous confirme avec ce projet qu’il est habile pour transmettre des émotions ; et ça, très peu en sont capables.