FullBaz dissémine depuis le 11 novembre des titres sur les plateformes. On le connaissait de son duo avec l’artiste Magnar, c’est aujourd’hui en solo qu’il se présente à nous. Kickeur de la première heure dans cette formation à 2, c’est une direction bien plus mélodique que prend désormais l’artiste. Au fil du temps, ces singles se sont transformé en un EP 7 titres : Logiciel

Force de création, FullBaz est rappeur, beatmaker, arrangeur et il monte même ses propres clips. Serait-ce l’artiste le plus polyvalent de Nantes ? L’un de ceux avec le plus de talent sans aucun doute. 

Shoot by @stones_raw

Le poids de l’âme 

Si on en croit le long-métrage d’Alejandro González Iñárritu, l’âme pèserait 21 grammes, c’est le poids qu’il manque au corps humain lors de son décès. Le poids de l’âme est l’une des choses qui touche l’artiste, comme une dualité interne. Le travail inlassable qu’il mène au travers de son art n’est pas sans le laisser indemne. En effet, à coups de phases, FullBaz nous décrit un quotidien d’acharné, où rester éveillé derrière son ordinateur, ou dans la cabine, demeure le seul choix qui s’impose à lui. Il n’aurait alors “plus que la musique et rien d’autre”. 

Relativisant énormément sur les artefacts de la vie d’artiste, il ironise sur ceux qui arborent des voitures de location dans des clips, ce qui n’est pas sans nous rappeler la phase de Luidji sur le titre Palace Mafia : J’ai loué le Série 7, j’ai mis quinze minutes à trouver comment démarrer la caisse. Mais sa route ne s’arrête pas là, car il y évoque également son rapport à l’amour, dans ce qu’il englobe. 

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Histoire d’amour nocive 

Cette histoire d’amour nocive il nous la raconte notamment au travers du titre Imparfait(s), un sujet qu’il abordait déjà sur l’excellent track J’reviens. Comme l’impression d’une relation manquée, FullBaz nous décrit la lente agonie d’une idylle défaillante. Se détruisant à petit feu tout en s’attachant de plus en plus, il nous raconte la recherche d’une perfection inatteignable car perdu d’avance, le tout sur des sonorités presque bossa-nova, accompagné d’un visualiser en plan séquence laissant apercevoir un couple au milieu de rien. Comme si c’était le seul lieu dans lequel leur histoire pouvait voir le jour, et ne pas être conjugué à l’imparfait. 

L’amour, il le convoque aussi au sens amical et familial, parlant tant de sa mère, que de ses proches, où on y discerne là aussi une forme de relation complexe, en recherche constante de perfection.

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Quitter la terre 

Alors partir loin, perdre ses sens, sonne comme une évidence. Contrebalançant entre l’envie de vacances, de calme et de soleil, avec un besoin de quitter inlassable son corps, FullBaz nous présente un personnage complexe, dégageant un besoin de s’envoler dans l’espace, et de s’épanouir sous un ciel multicolore. Encore une fois, ce poids de l’âme rentre dans l’équation, comme si, la quitter, elle et son corps était un moyen de trouver une nouvelle forme de sérénité. 

L’artiste nous délivre un EP 7 titres, court en temps mais dense en contenu. Avec des productions singulières, des toplines surprenantes et une écriture poétique. Donc nique sa mère, nous aussi on a envie que ça paye.