Dans ce deuxième volet de notre série sur le Festival de la jeune photographie européenne, nous suivons Mathias de Latre sur les traces des champignons psychédéliques à travers l’histoire, tout en accompagnant le traitement de sa mère à base de ces derniers.
Basé à Paris, Mathias de Latre est photographe et s’intéresse depuis une dizaine d’années aux champignons psychédéliques. Notamment les psilocybes sont connus pour leurs propriétés hallucinogènes et consommés depuis la préhistoire, souvent dans le cadre de pratiques chamaniques ou religieuses. Plus récemment, des recherches en neuropsychiatrie ont explorées les vertus médicinales de ces champignons en lien avec des troubles mentaux divers.
L’intérêt et la recherche de l’artiste sur les psilocybes prend une nouvelle dimension lorsque la santé de sa mère semble progressivement se dégrader avec son traitement psychiatrique. Diagnostiquée bipolaire à l’approche de la quarantaine, elle reçoit un traitement médical pendant près de vingt ans. « Avec les médicaments, je ne la reconnaissais plus », dit le photographe aujourd’hui. C’est à ce moment qu’il se mis à explorer davantage des traitements alternatifs en lien avec les champignons psychédéliques.
Dans le projet « Mother’s therapy » s’entrelacent ainsi recherche historique et anthropologique et l’accompagnement de la mère de l’artiste au cours de son traitement à base de psilocybes. L’enquête sur les usages et représentations de ces champignons à travers différentes cultures et époques mène le photographe du Musée de l’Homme aux grottes ornées de Dordogne, en passant par un centre de traitement dans l’Amazonie péruvienne. Les portraits de sa mère, quant à eux, suivent chronologiquement le traitement de celle-ci. L’artiste répond enfin à la question qu’on n’ose poser, mais que la série de portraits semble presque rendre superflue : « si le traitement n’avait pas marché, j’aurais pas fait ce projet ».
À partir de ce projet Mathias de Latre travaille actuellement sur son premier livre, qui est en cours de publication par The Eriskay Connection.